Que dire de plus, je commence à devenir vieux..
Je dois vous confesser, je suis un enfant des années 70. Alors, si vous mettez cela en perspective, je peux commencer à radoter des différences qui me distinguent de tous ceux et celles qui sont plus jeunes. Une évidence se présente sous forme de CD, si vous avez découvert la musique sous ce format, eh bien je suis plus vieux que vous et j'ai connu mieux!
Dans mon jeune temps, la musique existait sous 3 formes; soit le 8 pistes, une grosse cassette énorme en fin de vie qui claquait à chaque changement de chanson, la cassette 4 pistes, sa remplaçante portative, et le très célèbre disque 33 tours.
Moi, j'avais mon préféré et c'était incontestablement le disque! Je pouvais passer des heures à regarder tourner ce gros morceau de plastique noir sous mes yeux tout en voyageant à ses vibrations sonores diversifiées. De plus, mes disques, j'en prenais maladivement soin, ils étaient précieux, toujours propres, sans traces de doigts et égratignures, car ce type de média était si fragile et capricieux.
Le disque revêtait une aura de mystère. Chaque disque que l'on retrouvait chez nos disquaires préférés était sous un scellé de plastique transparent qui nous privait l'accès à l'étui protecteur qui pouvait ou non contenir les paroles des chansons ou bien des détails biographiques et photos de l'artiste ou du groupe. À mon avis, cela était sa plus belle qualité, JAMAIS il ne révélait son identité musicale et son contenu avant de l'avoir acheté! De plus, la couverture d'un disque représentait tout, elle était l'image sonore de l'album, la pochette était un contact de marketing puissant qui influençait nos achats. Bien qu'il y avait toujours un risque associé à cette dépense et que nous ne pouvions en découvrir le contenu qu'une fois arrivée à la maison, rien ne pouvait nous arrêter de consommer le risque de la découverte.
À l'époque, écouter la musique sous forme d'un disque exigeait une certaine rigueur! Eh oui, nous étions confinés à ses côtés dans la même pièce pendant plus de 45 à 60 minutes. Après les 6 premières chansons, nous étions obligés de retourner ce cercle parfait sinon l'interruption nous privait du reste de son oeuvre. Malheureusement et bien malgré ma passion pour ce média, le 33 tours n'était pas trop portatif. Celui-ci se réservait l'exclusivité dans ma chambre, le salon ou bien le sous-sol! De quoi le détester? Non, mais croyez-moi que malgré ses inconvénients, le disque était unique, le disque était envoûtant et imparfait, le disque était une proximité avec l'artiste que le numérique n'a tout simplement jamais égalé!
Disque de mon coeur, je m'ennuie de ta sonorité légendaire, de tes intrusions popcorn et de ton odeur carton, ton complice l'aiguille a sillonné ma fibre musicale et l'a aussi tracée, merci pour tout ce temps passé ensemble!